mercredi 11 mars 2009

Mauvaises nouvelles

Après la faillite, puis la fermeture définitive du géant Fusion III, voici qu'on annonce de graves difficultés chez DEP.

Les déboires de l'industrie du disque étaient prévus depuis quelques années - depuis l'arrivée du numérique, en fait. Mais aujourd'hui, ces problèmes commencent à apparaître à l'œil nu.

Rien de rassurant.

9 commentaires:

H a dit…

Eh boy... j'ai des bonnes amies qui travaillent pour DEP. Ça sent la mise à jour de CV.

Villemure a dit…

L'industrie qui s'effondre?!...hé ben je dis "fine". L'artiste va peut être enfin retrouver sa proximité avec son public une fois pour toute.

Le Disquaire a dit…

JP: Tant mieux pour l'artiste, mais en attendant, y'a des jobs qui se perdent. Je suis juste en train d'espérer que je n'en ferai pas partie trop tôt...

Anonyme a dit…

@ villemure:

Proximité vous dites ? Vraiment ? Les artistes qui se retrouvent maintenant sans distributeur sont maintenant plus LOIN que jamais de leurs fans. Particulièrement les nouveaux talents qui bénéficient de la « grosse machine » des compagnies de disques pour faire leur promotion. J’en connais qui sont dans cette position. Croyez-moi, il ne sont pas tous heureux de voir les étiquettes, les distributeurs et les disquaires tomber comme des dominos.

Parle-z-en à tous ceux qui vont perdre leur emploi suite à la fermeture prochaine de tous les “Virgin Megastore” aux États-Unis. Et à ceux qui étaient à l’emploi de HMV qui n’est plus présent aux États-Unis. Aussi aux 400 autres employés qui vont perdre leur job à la FNAC en France. Sans parler de ceux qui étaient chez Tower Records aux USA, fermés depuis 3 ans.

Pensez aussi à ceux qui étaient employés chez “Musicland”, filiale de Best Buy. Et ceux de Blockbuster Music, fermé depuis longtemps.

Au Canada, la dernière chaîne pan-canadienne (de propriété canadienne) a aussi fait faillite (Music World). Est-ce qu’on a une petite pensée pour eux. Souvenez vous aussi de “Sam The Record Man”.

La disparition récente de Distribution FUSION III et de PHD Distribution Canada, deux entreprises créées, dirigées et opérées par des gens fiers et passionnés est aussi un mauvais présage pour les artistes.

Moi ne je peux dire « FINE » lorsque je vois des choses comme ça.

Je suis à Sherbrooke. Ici, TOUS LES MAGASINS DE DISQUES qui étaient ouverts en 1992 (neufs ou usagés - et il y en avait plusieurs!) ont TOUS fermé sauf Archambault et un petit disquaire indépendant qui en arrache pour sa survie: Moi. (Musique CIté).

Les artistes vont faire leur argent avec leurs spectacles? Mais aurez-vous encore les moyens d’aller les voir ? Elton John et Billy Joel : billets au parterre $277. Billets dans les Rouges (la vaste majorité) : $277 Même prix qu’au parterre… Je n’ai JAMAIS vu ça !

Je ne suis pas du même côté de la clôture, c’est donc certain que j’ai une opinion différente. Mais je ne me réjouis pas en tous cas de la disparition des disquaires, ceux qui constituaient le dernier maillon entre l’artiste et l’amateur de musique.

Le Disquaire a dit…

Merci M. Lecours pour ce généreux commentaire et tous ces renseignements!

Villemure a dit…

Pas d'accord avec Sylvain, désolé. Le web est la nouvelle manière de partager la création. Et l'amateur de musique a choisi cette voie, alors, à l'industrie de l'accepter au lieu de tenter de lutter contre la volonté de sa clientèle. Donc avec l'internet, l'artiste peut faire un premier contact avec son public et le dégotter peu importe où il se trouve, ensuite, il s'agit de se rendre dans les villes où ses fans l'attendent. L'artiste va se rendre compte que sa musique a travaillé pour lui et que le mot s'est passé par lui même. Je suis désolé pour les emplois et tout, je suis bien triste pour les familles qui perdent un revenu, mais le monde change, les choses bougent, alors autant s'adapter dès maintenant, rapidement. Alors, je persiste et dit "Fine" car je crois que la situation s'en va vers le mieux pour les artistes et le public. Peut être suis-je naïf, mais il me semble qu'il est plus facile que jamais de créer, produire et distribuer ses créations à un public intéressé. Voilà mon avis.
Merci
JP

Anonyme a dit…

@Villemure :

C’est vrai qu’il est plus facile que jamais de créer. Cependant, pour les artistes qui choisissent le circuit traditionnel de distribution, c’est l’enfer. Trouver une étiquette, un distributeur = très très difficile. Alors, nous recevons de plus en plus d’appels et de courriels d’artistes qui souhaitent vendre leur disque directement chez nous.

Je suis en contact direct avec plusieurs artistes et groupes qui essaient de se tailler une place et souhaitent un jour abandonner leur « job de jour » pour vivre de leur talent. Mais les chances sont minces. Faire de l’argent avec les spectacles ? C’est la chance d’une infime minorité. J’en vois beaucoup de spectacles d’artistes auto-produits et je constate aussi que les tables de disques compacts et produits dérivés (T-Shirts) sont souvent désertées par les fans. Et j’ai vu des soirs où il y avaient plus d’artistes sur scène que de spectateurs ! Tu serais surpris : des groupes connus ont vécu ce genre de situation !

Moi je ne veux pas forcer un artiste ou un groupe à faire des tournées de 60 spectacles dans 55 villes en 80 jours en parcourant le pays tout en mendiant pour payer l’essence. D’ailleurs il en existe des gens qui préfèrent le studio et le disque et ne souhaitent pas vivre la vie de tournée, délaisser leur famille et leur emploi rémunérateur pour aller essayer de faire quelques dollars à Medecine Hat. C’est leur prérogative.

Et en ce qui concerne Internet et la gratuité de la musique, mon message est le même depuis 5 ans : Oui! La musique devrait être gratuite! Mais il y a une condition essentielle et incontournable: l'artiste doit être d'accord! Si un créateur décide, pour des raisons qui lui sont propres, d'autoriser la diffusion gratuite de son oeuvre sur Internet, qu'il en soit ainsi. Mais si au contraire il choisit de gagner sa vie en composant de la musique, en écrivant ou en interprétant des chansons, acceptons de payer pour jouir du fruit de son travail, comme nous le faisons pour tous les autres biens de consommation. Respectons ce droit des créateurs de disposer de leurs oeuvres comme ils l'entendent.

Villemure a dit…

J'aime bien ce débat. Et je crois que notre idéal est le même, soit fournir aux créateurs les outils et ressources nécessaires pour diffuser et rentabiliser leur oeuvres.

Cependant, personnellement, je ne crois plus au médium physique comme étant un élément important ni même enviable dans la chaîne. Pour moi, les distributeurs et la machine on toujours représentés un prisme fermé et unique par laquelle les artistes devaient obligatoirement passer. C'est maintenant chose du passé. La base du "problème" selon moi est que, étant donné la démocratisation des modes de production, la quantité de l'offre excède énormément la demande. Non, en fait, la demande est énorme, mais l'amateur de musique doit faire un choix financier à un certain moment. Il ne peut payer pour tout, alors, soit il pirate, soit il achète...Ensuite, je suis en total d'accord avec vous quand vous dites que l'artiste doit avoir le choix de donner ou vendre sa musique. Cependant, la réalité est tout autre pour l'instant. Peut être que de taxer la bande passante à partir du fournisseur web pourrait être une bonne idée. Mais le lobby des télécommunications est beaucoup plus puissant que le lobby de l'industrie artistique. Hum, bref, le sujet est large, mais, ma conclusion pourrait être la suivante. Vivement l'ouverture et la démocratisation des modes de production et de diffusion. Vivement la mort de la chaîne traditionnelle comme seul contact entre l'artiste et le public. Et, finalement, un artiste qui bûche sans relâche sur tous les aspects de son métier, le fait avec passion, amour et professionnalisme devrait finir par s'en sortir. J'ai moi-même fait ce "chemin de croix", 5 ans plus tard ça commence à rapporter!

respectueusement,
JP

Anonyme a dit…

@ Villemure:

Le monde est petit M. Villemure ! Pas plus tard qu’hier, un musicien local – Karl Schmitz – est venu me faire entendre un EP de 4 chansons de… Michèle O. (Belle production, d’ailleurs !) D’après ce que je constate après avoir été visiter votre site Web, vous avez réalisé et mixé ce mini-album.

M. Schmitz souhaiterait que nous vendions ce EP dans notre magasin. N’est-ce pas ironique ? Si la chaîne traditionnelle meurt, comme vous semblez le souhaiter, il n’y en aura plus de magasins de disques pour vendre vos productions !

Et je constate ce matin que nous vendons ici un autre CD auquel vous avez participé : celui de Dactylo Fidelity (Pièces de Résistance). D’ailleurs, la semaine dernière (17 mars) je suis aller voir et entendre ce groupe sur la scène du Téléphone Rouge à Sherbrooke. Sur cette même scène aussi, le groupe « Jaune », qui a réussi à placer sa chanson Ti-Boutte sur le sommet de certains palmarès !

D’ailleurs, le style de Michèle O. rejoint celui de « Jaune ». Alors le potentiel radio est aussi présent pour Michèle O. On me dit qu’elle a des projets pour un show à Sherbrooke. Vais-je vous y rencontrer !?