mercredi 19 novembre 2008

Coeurs migratoires


Il est clair que j'ai un p'tit côté country/folk, que je suis particulièrement disposé à apprécier ce genre de musique. Emmylou Harris, Mara Tremblay, Neko Case et Neil Young font depuis longtemps partie de mes habitudes d'écoute.

C'est une musique qui fait que l'on se sent chez soi. Par son américanité, entre autres. Mais aussi pour sa très grande simplicité, et pour le sentiment de confort qui s'en dégage. J'ai l'impression que ce genre de disque me sert de pierre de touche entre toutes les excentricités.

Catherine Durand a le don de la grâce, de la subtilité et de la délicatesse. Et elle maîtrise complètement son style. Disons que Le temps presse pourrait servir de cours de country à Isabelle Boulay.

Il faut aussi écouter Je vais rester, magnifique et aérienne grâce entre autre au très beau hautbois, et Le bonheur est parfois maladroit, duo au texte très habilement écrit, interprété avec Louis-Jean Cormier du groupe Karkwa.

Plusieurs très bons musiciens l'entourent (Jocelyn Tellier, Robbie Kuster, Catherine Major), mais l'univers créé par cet équipe est très cohérent, et Catherine Durand s'y trouve très clairement au centre.

Cette force qu'a la chanteuse comme personnage se fait très clairement sentir sur la chanson Je suis perdue. Il est vraiment surprenant de voir à quel point on oublie que quelqu'un d'autre l'accompagne ici, que tout ne vient pas d'elle, tant l'émotion est sincère et juste. Pour une fois, on a l'impression d'une chanteuse qui a vécu ce qu'elle nous raconte.

D'autres pièces sont moins remarquables, simplement agréables à écouter. Peut-être permettent-elles simplement de digérer un peu les autres, ce qui est tout à leur honneur. Je préfère naturellement la musique qui fait vivre, pleurer, rire, penser. Mais après un moment, j'ai vraiment besoin de celle qui nous laisse tout simplement respirer.

Catherine Durand. Tandem.mu,
TMUCD5807, Select, 2008.

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