Florent Marchet, Barclay/ Universal, 9845492, DEP, 2007.
J'ai souvent l'impression d'une certaine homogénéité chez les chanteurs francophones, chez les Français en particulier. Peu de voix; musiques correctes, rarement plus; facilité à parler de l'amour et autres bons sentiments, à faire sourire.
Comme ses confrères, Florent Marchet se remarque d'abord par l'écriture. Quand on entend un chanteur français qui se met à nous dire, sur un ton agréable, «Je suis sous les draps/ Dégage de là/ Pourquoi tu fais ça/ Et ta voix, je ne la reconnais pas», bien disons qu'on reste surpris. Et on essaie d'écouter plus.
On entre donc à Rio Baril, ville imaginaire que ce film pour les oreilles nous fera découvrir. Le maire remercie «Philippe Katerine (patron du Louxor)» et «Dominique A (homme politique proche de l'horizon)». Nous voilà situés. On rencontrera également la famille du personnage principal, dont on est heureux de ne pas faire partie: «Mon père vient de se barrer sans même prendre le temps de gifler ma mère./ Cette fois-ci, il ne reviendra plus, a-t-il dit./ Mon cul.»
Déprimant, certes. Mais le tout est si bien arrangé (par M. Marchet lui-même), avec force cuivres et cordes, qu'on n'a pas envie de lâcher ce tour de ville. Espérons donc que le tsunami de la rentrée ne fera pas suffoquer cette belle trouvaille.