jeudi 30 août 2007

The End of History

Fionn Regan, Lost Highway, B000913502, Universal, 2007.


Je voudrais aimer ce disque, mais je peine à y arriver. J'ai pourtant l'impression que tous les ingrédients sont là, mais sans que je comprenne pourquoi, ça ne lève pas.


Une étiquette sur l'emballage compare le jeune homme à la fois à Nick Drake (touchant ainsi une corde très sensible chez moi) et à Bob Dylan (ce qui n'est pas rien non plus). À partir de ce moment, on porte attention. On écoute, on se renseigne. On fait jouer en magasin, on constate que ça attire l'attention des gens. Et on fait jouer encore.


La chose est agréable à entendre, mettons-nous d'accord là-dessus. Les mélodies sont bien tournées. La voix, généralement seule, est parfois accompagnée de quelques sonoritées plus féminines. La guitare, habituellement en solo, se marie à un piano assez rond, très joli.


Peut-être me suis-je créé une sorte de sainte trinité en matière de folk. Drake, José González, Elliott Smith. Vous pouvez acheter mon âme avec ces trois noms. Par contre, Elvis Perkins, Damien Rice et compagnie me laissent de glace. Je ne sais pas pourquoi, je n'ai même pas eu la motivation pour commencer à chercher à comprendre.


Peut-être qu'il faudra le suivre. Peut-être qu'avec plus de maturité, il réussira à me donner le coup de poing au ventre qui manque à ce premier album.

samedi 25 août 2007

Rio Baril

Florent Marchet, Barclay/ Universal, 9845492, DEP, 2007.


J'ai souvent l'impression d'une certaine homogénéité chez les chanteurs francophones, chez les Français en particulier. Peu de voix; musiques correctes, rarement plus; facilité à parler de l'amour et autres bons sentiments, à faire sourire.


Comme ses confrères, Florent Marchet se remarque d'abord par l'écriture. Quand on entend un chanteur français qui se met à nous dire, sur un ton agréable, «Je suis sous les draps/ Dégage de là/ Pourquoi tu fais ça/ Et ta voix, je ne la reconnais pas», bien disons qu'on reste surpris. Et on essaie d'écouter plus.


On entre donc à Rio Baril, ville imaginaire que ce film pour les oreilles nous fera découvrir. Le maire remercie «Philippe Katerine (patron du Louxor)» et «Dominique A (homme politique proche de l'horizon)». Nous voilà situés. On rencontrera également la famille du personnage principal, dont on est heureux de ne pas faire partie: «Mon père vient de se barrer sans même prendre le temps de gifler ma mère./ Cette fois-ci, il ne reviendra plus, a-t-il dit./ Mon cul.»


Déprimant, certes. Mais le tout est si bien arrangé (par M. Marchet lui-même), avec force cuivres et cordes, qu'on n'a pas envie de lâcher ce tour de ville. Espérons donc que le tsunami de la rentrée ne fera pas suffoquer cette belle trouvaille.

mercredi 22 août 2007

L'échec du matériel

Daniel Bélanger, Audiogram, ADCD10202, Select, 2007.

Oui, je sais, tout a été dit. Mais bon. Il faut bien se faire la main quelque part.

Après en avoir vendu des centaines de copies, je dois me l'avouer: j'aime ce disque. Comme le gars a pris environ un an de plus pour parfaire la production, de mon côté, j'ai pris le temps de l'écouter avant d'en parler. Et je n'ai pas fini de l'écouter.

Contrairement à tout le monde, je n'étais pas déjà un fan l'hiver dernier. J'ai du chemin à ratrapper, entre la chanson à texte période Opium et les envolées instrumentales en Spoutnik. Il reste que l'expérience même d'écouter cet album, d'y plonger, de le traverser, en est une très agréable.

La texture y est pour beaucoup. Comme l'éclairage très doux d'une pièce qui empêcherait de voir la peinture mal appliquée sur les murs. Le degré de finition sonore de cet album est impressionnant. On entre vraiment en contact avec le coeur des chansons, avec ce que le gars a à dire.

Des choses comme "...Et je suis seul dans mon salon", ou même des lignes de guitares, où à chaque fois on a la même impression, celle d'un tout homogène, d'un même discours qui se poursuit. Et c'est ça qui fait qu'on embarque, justement. On commence avec le premier extrait radio, qu'on aime encore, et après, tout coule. À aucun moment n'a-t-on envie de quitter le train.

Bref, si les ventes pouvaient toujours être aussi représentatives de la qualité d'un disque, on serait pas mal plus heureux.