mardi 25 mars 2008

Une soirée courte et sucrée

Il y a quelques temps, je vous ai présenté la jeune Adele, impressionnante chanteuse britannique, que je situerais maintenant quelque part entre Feist et Amy Winehouse, mais en plus doux. Bref, à surveiller.

Elle faisait donc sa première visite montréalaise au Cabaret, ce soir. Plein à craquer, surtout avec les tables et les chaises mises à notre disposition par la maison. On se pose à répétition la question: comment les gens sont-ils informés de ça? On comprend que le bouche à oreille fasse son travail, mais de là à remplir une salle? Mes clients ne la connaissent pourtant jamais lorsque je la leur présente... Enfin.

Assis entre des gens qui parlent et un gars qui s'exclame lorsqu'il constate que la fille n'est pas filiforme (constat fait avec peu d'élégance, dois-je préciser), je gardais néanmoins ma bonne humeur. Et Adele m'y aidait beaucoup. Quelle voix extraordinaire! Quel contrôle! Moi qui accorde peu d'intérêt aux voix, qui chante en même temps que le disque à chaque fois que la chose est possible, j'ai été touché au coeur. Et forcément, en tant que bon membre d'un auditoire montréalais, j'en voulais plus. Encore plus. Toujours plus.

Et c'est là où ça fait mal. La fille, visiblement heureuse, nous remercie, sort de scène. Dix secondes passent: on met un disque. Une minute (les gens applaudissent toujours à tout rompre): on allume les néons.

Et c'est là que je me fâche. Je ne sais pas si c'est le bar qui ne vendait pas assez d'alcool, ou le management de la chanteuse qui voulait la ménager ou je ne sais quoi, mais il y a quelqu'un quelque part qui dont se faire expliquer comment organiser un show à Montréal. On n'enlève pas l'artiste aussi vite. On n'a même pas eu le temps d'une ovation debout! Pas d'excuse, rien. "Il est tard, vous travaillez demain, c'est fini!"

Bref, il est à espérer qu'elle revienne vite. Avec ses 10 musiciens. Parce qu'elle est une artiste vraiment intéressante et touchante, et sympathique même si son accent est difficile à comprendre. Espérons seulement que certaines personnes soient mieux conseillées d'ici là.