lundi 7 septembre 2009

M (pour Montréal) sur les Quais

C'était cette fin de semaine la deuxième édition de l'événement M sur les Quais, qui est la branche estivale de M pour Montréal. L'événement a pris une ampleur considérable depuis l'an dernier, passant de 6 à environ 23 groupes ou artistes présentés. J'ai essayé de faire certains choix parmi cette vaste programmation.

The Besnard Lakes remporte la palme du meilleur show de M sur les Quais, avec des pièces extrêmement touchantes. Basse, batterie, trois guitares (Fender Jaguar et Jazzmaster, à faire rêver), et des voix d'anges par-dessus le tout. Un parfait équilibre entre un mur de son style shoegaze et des harmonies à la Beach Boys.

Malgré une réputation de fêtards et de groupe qui arrive un peu plus tard que prévu sur scène, ils ont réussi à respecter l'horaire très serré de ce type d'événement (un nouveau concert commence à chaque 40 minutes). Et la performance était aussi très efficace et convaincante. Pour une rare fois, j'avais l'impression qu'un groupe mettait collectivement ses tripes sur la table, et jouait comme si c'était la dernière fois. En fait, j'étais complètement hypnotisé, oubliant la foule au point de me dire qu'un concert privé aurait été inutile. Toute une expérience.

Une source très bien placée nous a indiqué que le groupe vient d'enregistrer un troisième album, la suite de The Besnard Lakes Are the Dark Horse. Ce disque paraîtra sur étiquette Jagjaguwar en janvier prochain.

J'insiste vraiment sur la qualité de ce spectacle, parce qu'il y a aussi moyen de s'emmerder royalement dans cet événement. Trop de dance/rock (Creature, Think About Life), trop de corporate rock (New Cities, Tailor Made Fable). Les montagnes russes, quoi. Complètement. Oui, il s'agit évidemment d'une question subjective, puisque ces musiques n'arrivent pas du tout à toucher mon cœur. Mais je me permets quand même de m'interroger sur la nature de cet événement.

Si j'ai bien compris, il s'agit d'organiser un festival très dense, d'une durée relativement courte, auquel le public peut assister, mais qui est surtout organisé pour les gens de l'industrie. Ainsi, les organisateurs de festivals et d'événements à l'étranger peuvent se déplacer ici pour constater l'état de la musique à Montréal, et lancer des invitations aux artistes jugés les plus intéressants. C'est d'ailleurs ce qu'indique le site web de l'événement:

Notre mission est de présenter aux acteurs et acheteurs influents de l’industrie internationale les talents musicaux d’ici prêts à l’exportation. Bien plus qu’une plateforme pour professionnels, « M » démocratise l’accès à la scène musicale émergente en présentant au grand public dans une formule unique et festive le meilleur de l’ « underground » prêt à rayonner sur de plus larges horizons.

À partir de là, je me demande s'il est normal qu'un groupe ait été présenté en disant qu'il s'agissait du groupe anglophone présentement le plus diffusé à la radio. Je me demande aussi si certains artistes, dont le son paraît de toute évidence taillé sur mesure pour la diffusion à un large public, ont besoin d'un outil de ce genre.

J'admets que j'ai tendance à croire que les événements organisés par d'autres devraient respecter mes goûts personnels. Il reste que les critères de sélection pris en compte pour cet événement m'échappent un peu.

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